Absences en terres agricoles, 2014-2015
Avec les élèves de 1ères STAV (Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant) et de terminale CGEA (Conduite et gestion de l’entreprise agricole), Lara Guillaud et Geneviève Ducourneau, enseignantes socio-culturelles au sein des lycées agricoles de Montardon et d’Orthez.
Dans le cadre du dispositif Écritures de lumière, dispositif de sensibilisation à la création photographique en milieu scolaire, développé dans la région Nouvelle-Aquitaine et coordonné par le Frac Aquitaine. Son développement est assuré en Pyrénées-Atlantiques par le centre d’art image/imatge à Orthez et soutenu par la DRAAF et la DRAC Aquitaine, le Conseil régional Aquitaine et le CRARC Aquitaine.
« Et si l’écologie humaine revenait au centre des débats ? Et si on prenait le temps de regarder ce qui dysfonctionne dans le monde agricole ? Sans tomber dans les pièges de la télé-réalité et du voyeurisme, il nous a semblé important d’entamer une réflexion avec les élèves, futurs professionnels agricoles, sur les difficultés des métiers. Notre volonté, au cours de cette aventure artistique et culturelle, n’est pas de décourager mais de prévenir pour anticiper et éviter certains problèmes. Quand les problèmes sont nommés, des solutions peuvent être envisagées. Le terme d’absence recouvre des problématiques allant de l’isolement, du célibat, de perte de lien social, aux problèmes de santé, d’accidents, d’expropriation, de surendettement et de suicide. Des chiffres, mais surtout du vécu, des constats, des silences, sur ce qui fragile l’agriculture. Des photos, parce que les paroles sont souvent maladroites pour évoquer ce qui affaiblit le plus un être humain et nos jeunes ruraux ont une pudeur extrême, une délicatesse émouvante pour dire ce qui est vu, vécu dans l’entourage familial ou social. Le Ministère de l’Agriculture a exigé en 2011 la création de cellules de prévention du suicide dans chaque caisse de mutualité Sociale Agricole : l’omerta sur le désespoir d’un nombre croissant d’agriculteurs.trices est enfin brisée. »
La classe de terminale CGEA et Geneviève Ducourneau